Comment gérer les différences d’éducation entre parents et assistante maternelle ?

Ah, l’éducation des enfants… ce vaste terrain où chacun a ses convictions, ses valeurs et ses petites habitudes. Quand un enfant est confié à une assistante maternelle, il découvre un nouveau monde, avec d’autres repères, d’autres règles. Et forcément, des différences d’éducation peuvent apparaître entre ce que les parents pratiquent à la maison et ce que l’assistante maternelle applique au quotidien.

Mais faut-il s’en inquiéter ? Pas forcément. Faut-il l’ignorer ? Encore moins. Entre respect mutuel, communication claire et mise en place de repères cohérents pour l’enfant, il existe mille et une façons de construire un pont entre ces deux univers éducatifs. Et dans cet article, on va les explorer ensemble, comme deux parents autour d’un café qui se posent LA vraie question : comment faire au mieux pour le bien de mon enfant ?

Comprendre que chaque adulte a son propre cadre éducatif

Il est tout à fait normal que parents et assistante maternelle n’aient pas exactement la même manière de faire. Chacun est influencé par :

  • son éducation personnelle,
  • ses expériences passées,
  • ses convictions éducatives (autorité bienveillante, pédagogie Montessori, rythme de l’enfant, etc.),
  • et bien sûr… par le contexte du moment !

Une maman stressée par son retour au travail n’aura pas forcément la même patience qu’une professionnelle de la petite enfance qui a appris à prendre du recul. Et inversement, une assistante maternelle qui garde plusieurs enfants à la fois devra parfois faire des choix pratiques que les parents ne comprennent pas toujours d’emblée.

À retenir : les différences éducatives ne sont pas des erreurs, mais des nuances liées à des contextes différents. Ce n’est pas une question de “mieux” ou “moins bien”, mais de “différemment”.

Les zones les plus sensibles : là où les différences se font sentir

En matière d’éducation, certains sujets reviennent très souvent comme des points de divergence :

1. Le sommeil

À la maison, bébé s’endort dans le calme total, avec son doudou et une berceuse. Chez l’assistante maternelle, il doit s’adapter à un rythme collectif, peut-être sans rituel personnalisé. Cela peut créer de la confusion, voire des conflits de rythme.

2. L’alimentation

Bio, purées maison, diversification menée par l’enfant… ou petits pots ? Certains parents sont très stricts sur les habitudes alimentaires, tandis que l’assistante maternelle applique des règles imposées par la PMI ou adaptées à plusieurs enfants.

3. L’autonomie et les limites

Là où certains parents encouragent l’autonomie dès le plus jeune âge, d’autres préfèrent un accompagnement plus constant. Une assistante maternelle peut également imposer des règles collectives (pas de jouet personnel, pas de tétine en dehors de la sieste…) qui bousculent les repères de l’enfant.

Comment réagir en tant que parent ?

Lorsque vous sentez un décalage entre votre manière d’éduquer et celle de l’assistante maternelle, pas de panique. Voici quelques pistes pour y voir plus clair :

  • Identifiez précisément ce qui vous gêne : s’agit-il d’une valeur fondamentale pour vous ou d’un simple détail ?
  • Observez votre enfant : semble-t-il épanoui malgré les différences ? Y a-t-il des signes de mal-être ou au contraire une adaptation harmonieuse ?
  • Choisissez le bon moment pour aborder le sujet, de préférence en dehors des heures de départ précipité ou d’arrivée chargée d’émotions.
  • Restez factuel et bienveillant dans vos échanges : parlez de votre ressenti, pas de “ce qu’elle fait mal”.

Instaurer une communication fluide et respectueuse

La clé pour éviter les malentendus, c’est – comme dans toute relation – la communication. Mais pas une communication formelle et distante. Une vraie, humaine, transparente, qui part du cœur. Voici comment :

  • Prévoyez un petit moment chaque semaine pour faire le point ensemble (5 à 10 minutes suffisent).
  • Utilisez un carnet de liaison ou une application pour échanger des infos pratiques sans surcharge orale.
  • Exprimez aussi votre gratitude : dire que vous appréciez son travail renforce le lien et rend les discussions plus faciles.

L’objectif ? Créer une alliance éducative solide, cohérente et respectueuse autour de l’enfant. Car après tout, il s’agit bien de cela : construire ensemble un cocon sécurisant pour lui, même s’il est fait de deux tissus différents.

Et si le désaccord devient un vrai problème ?

Il arrive parfois que les écarts éducatifs deviennent trop importants pour être ignorés. Dans ce cas :

  • Ne laissez pas traîner : plus vous attendez, plus l’émotion monte.
  • Sollicitez un tiers : le relais assistantes maternelles (RAM), un médiateur familial ou même votre médecin traitant peuvent vous aider à y voir plus clair.
  • Posez-vous la vraie question : les valeurs de cette personne correspondent-elles encore à ce que vous souhaitez pour votre enfant ?

Ce n’est jamais facile, mais parfois, un changement de mode de garde est nécessaire. Et cela ne veut pas dire que vous avez échoué. Juste que vous avez écouté vos besoins et ceux de votre enfant.

L’enfant entre deux mondes : comment l’aider à s’y retrouver ?

Quand les règles varient entre la maison et chez l’assistante maternelle, l’enfant peut être un peu perdu. Mais bonne nouvelle : les enfants sont de formidables caméléons. Ils s’adaptent souvent mieux que les adultes !

Voici comment l’aider :

  • Explique-lui les règles calmement, même tout-petit. Il comprend bien plus qu’on ne le croit.
  • Validez ses émotions : « Je sais que c’est différent chez Nounou, c’est normal que tu sois un peu embêté. »
  • Restez cohérent à la maison, même si l’extérieur fonctionne différemment. Les enfants ont besoin de repères fixes dans au moins un lieu.

Exemple concret : quand les couches sèment la zizanie

Julie, maman d’un petit Tom de 18 mois, souhaite entamer l’apprentissage de la propreté. À la maison, elle propose le pot à intervalles réguliers, en douceur. Mais chez Nounou, aucune initiative n’est prise, car “il est trop petit” selon elle.

Julie se sent frustrée. Après plusieurs jours de doute, elle décide d’en parler franchement. Résultat ? Elles trouvent un compromis : Nounou proposera le pot à un moment précis de la journée, sans forcer. Tom s’adapte en douceur, sans pression. Et les deux adultes reprennent confiance l’une envers l’autre.

Ce qu’il faut retenir : même si tout ne colle pas à 100 %, il est possible de trouver des ajustements mutuels qui respectent les besoins de chacun – surtout ceux de l’enfant.

Un petit mot pour les assistantes maternelles

Chères professionnelles de la petite enfance, vous êtes souvent le deuxième repère affectif d’un enfant. Votre rôle est précieux, vos choix sont mûrement réfléchis. Mais n’oubliez jamais que les parents sont les premiers éducateurs. Un échange ouvert, sans jugement, renforce votre lien avec eux et avec l’enfant.

En résumé : deux visions, un même objectif

Oui, il y aura toujours des différences d’éducation entre parents et assistante maternelle. Mais tant que chacun garde en tête ce qui compte le plus – le bien-être de l’enfant – alors les ponts peuvent se construire. Ce n’est pas une bataille de territoires, mais une collaboration entre deux mondes qui s’enrichissent l’un l’autre.

Et si on se posait tous cette question avant chaque désaccord : “Est-ce que cela rend mon enfant plus heureux, plus serein, plus confiant ?” Alors, on aurait déjà fait 80 % du chemin.

Et vous, avez-vous déjà été confronté à ce type de situation ? Comment avez-vous géré la chose ? Racontez-nous en commentaire… car parfois, les meilleures solutions viennent des expériences partagées !

Retour en haut